Sous la pluie d’août parsemée d’un Soleil paisible, onze jeune frères de la congrégation des missionnaires oblats de Marie Immaculée de la région Afrique-madagascar en formation première se rassemblent chaque matin dans la salle silencieuse de la maison Yves-Plumey qui est la maison de formation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à Yaoundé au Cameroun. Nous sommes dans la deuxième semaine d’une session intense, tant sur le plan spirituel, humaine , psychologique que communautaire. Ces jeunes hommes venues de divers horizons(Cameroun, Nigeria, Tchad et Madagascar), s’apprêtent à poser un geste décisif et très significatif: leur profession perpétuelle, un engagement définitif au sein de la congrégation des missionnaires oblats de Marie Immaculée.
La prière et la fraternité: Un quotidien rythmé
La journée débute durant la session préparatoire aux vœux perpétuels à 6h30, avec la méditation, l’office des Laudes suivi de l’Eucharistie. Dans cette prière communautaire, chacun puise la force nécessaire pour le cheminement, l’inspiration. Le silence matinal qu’est la méditation est habité, nourri par la parole de Dieu et la présence fraternelle de chaque personne. « Ce moment de prière nous rassemble au cœur de notre vocation. Il nous rappelle pourquoi nous sommes ici », partage frère Vianney, originaire du Cameroun.
La vie communautaire durant la session s’exprime dans les tâches simples : mise en ordre des lieux, préparation des repas, la vaisselle , l’entretien divers. Pour eux, le quotidien devient un lieu de conversion et d’écoute. « Ce n’est pas toujours facile de vivre ensemble avec des provenances diverses, mais c’est là que se joue la fraternité évangélique », confie frère RAZAFIMAHATRATA HERY TIANA, venu du Madagascar.
La session préparatoire : Un temps de formation et de partage
Chaque matinée et chaque après-midi se poursuit avec un enseignement sur l’un des aspects de la vie communautaire dans le monde oblat aujourd’hui. Le responsable de la session, lui-même un oblats engagé depuis de nombreuses années, partagent avec passion son expérience. « La session ne prépare pas seulement à prononcer des vœux, elle nous façonne intérieurement à vivre en disciples missionnaires* » explique le Père Raymond Nani Pierre, le coordonnateur de la session. Les après-midis sont souvent consacrés à des partages en petits groupes ou sur un thème précis. Ces temps de parole fraternelle pour les futurs profès permettent de relire l’itinéraire vocationnel, les peurs, les élans, les doutes et les convictions. On y entend des témoignages forts, parfois bouleversants. « La confiance grandit, on apprend à se dire vrai et connaître ce qui est exigeant et important dans la vie communautaire », souligne frère Koi benjamin, originaire du Tchad .
L’Église universelle: reflet d’une communauté internationale
Ce qui frappe, c’est la diversité des origines des futurs profes perpétuel de la congrégation des missionnaires oblats de Marie Immaculée : Tchad, Cameroun, Nigeria, Madagascar … Pourtant, une même passion les unit : celle de l’Évangile, des pauvres, et de la mission sur les traces de Saint Eugène de Mazenod. « C’est une richesse incroyable de vivre cette interculturalité. Elle nous prépare à être envoyés partout où l’Église a besoin de nous », témoigne frère Titus, du Nigeria. Les soirées durant la session sont souvent l’occasion de moments fraternels plus légers dans la cour de la maison Yves-Plumey : causeries fraternelles, jeux, témoignages culturels. Cette détente partagée construit l’unité de tous et de chacun car cela permet de découvrir l’autre dans ce qu’il a de plus simple, de plus humain et de plus beau.
Bientôt : Vers l’engagement définitif
Alors que la deuxième semaine s’achève en beauté, la vie communautaire des futurs profès perpétuel semble plus soudée, plus enracinée et ouverte. Chacun prend conscience que la profession perpétuelle n’est pas seulement un acte personnel et privé, mais un pas dans une famille spirituelle qui a déjà ces membres et des aînés. « Cette vie communautaire est un entraînement à aimer, à pardonner, à grandir ensemble », dit frère benjamin avec un sourire serein et convaincu.
Pour chacun comme pour tous, le chemin continue de plus belle, avec ses défis et ses grâces aux quotidiens. Mais une chose est sûre et il faut noter: cette expérience communautaire marque les personnes , les cœurs et prépare les futurs oblats perpétuels à vivre leur mission avec foi, espérance et charité pour les pauvres aux multiples visages.
Père Gilbert VANDI, Omi