Des routes défoncées, un détour dans la forêt équatoriale, un drame humain, mais surtout une mission accomplie. Après plusieurs années d’absence, les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée ont repris la paroisse de Salapumbe, dans la région de l’Est Cameroun, répondant à l’appel du nouvel évêque Monseigneur Justin. Il s’agit d’un périple aussi spirituel que physique, entre épreuves de terrain et élans de fraternité.
De Ngaoundéré à Salapumbe : 944 kilomètres, dont 250 sur une route en piteux état. C’est le parcours qu’ont dû affronter les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée pour répondre à une urgence pastorale. À la demande du nouvel évêque Monseigneur Justin, la mission a été relancée dans cette localité enclavée, après plusieurs années d’interruption.
Les premières difficultés surgissent dès la route. Si 600 kilomètres sont asphaltés, 250 d’entre eux sont criblés de nids-de-poule, exigeant une conduite prudente et endurante. À mi-parcours, un camion transportant du bois se renverse, bloquant l’unique voie. L’équipe missionnaire avec à sa tête le provincial et son vicaire n’a d’autre choix que de contourner l’obstacle par une piste sablonneuse de 80 kilomètres, en bordure d’une scierie, avant de rejoindre Salapumbe au troisième jour de voyage.
Malgré la fatigue, la mission prend tout son sens. Le vendredi, l’installation du Père Emmanuel,Omi comme curé et du Père Germain Teku,Omi comme vicaire marque le retour officiel des missionnaires Oblats de Marie Immaculée dans la paroisse. Une cérémonie empreinte de ferveur, saluée par les communautés locales.
Mais le retour est à l’image de l’aller : semé d’embûches. De Salapumbe à Gari Gombo, les missionnaires assistent l’impuissance à l’attente du dégagement d’un autre camion… et du corps d’un enfant tragiquement décédé dans l’accident. Le silence et la prière remplacent alors les mots des missionnaires.
Après 550 kilomètres parcourus dans la journée, les missionnaires trouvent un moment de répit chez les Sœurs Dominicaines de Garoua Boulay. Un dîner fraternel, partagé dans la gratitude et la fatigue. Le lendemain, la route continue. Une messe matinale, un petit déjeuner, puis encore 250 kilomètres avant de retrouver le bitume de qualité menant au Centre de Spiritualité Oblate à Ngaoundéré. C’est là, autour d’un déjeuner communautaire, que s’achève cette mission aussi rude que porteuse d’espérance.
Entre routes impraticables, instants de grâce et drames partagés, le retour des Oblats de Marie Immaculée à Salapumbe dépasse le simple déplacement pastoral. C’est un acte de foi, de service, et de solidarité avec les plus isolés et les pauvres.













Père Gilbert VANDI, Omi