Ce fut une matinée de larmes, de silence et de prière. Dans la cour de l’air sacré de la paroisse Saint Pierre de Garoua, l’air semblait suspendu, chargé de tristesse et d’espérance à la résurrection des morts mêlées. Familles, confrères missionnaires, amis, fidèles et compagnons de formation se sont réunis, le cœur brisé, pour accompagner à sa dernière demeure le diacre Thaiwe Pacôme Nestor, missionnaire oblat de Marie Immaculée de la province du Cameroun. Dans une atmosphère lourde et recueillie, les pleurs se mêlaient aux chants liturgiques. Les yeux humides, les cœurs meurtris, beaucoup peinaient à contenir leur émotion. « Il est parti trop tôt », murmurait-on dans les rangs, tandis que la foi tentait de répondre à la question lancinante : pourquoi?
« Nous l’accompagnons jusqu’au seuil de la famille de Dieu »
La messe de requiem, célébrée dans l’air sacré de la paroisse Saint Pierre, a été présidée par Monseigneur l’Archevêque métropolitain de Garoua, entouré de nombreux prêtres et diacres. Dans une homélie empreinte de douceur et de profondeur, l’archevêque a exprimé la compassion de toute l’Église : « Nous devons nous tourner vers chaque famille pour leur présenter nos sincères condoléances : la famille biologique, la famille religieuse et la grande famille des missionnaires oblats de Marie Immaculée. Nous l’accompagnons jusqu’au seuil de la famille de Dieu. » Le prélat a rappelé avec foi que, malgré la douleur du départ, rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu.« Dieu a aimé et aime notre frère Nestor Pacôme. Il l’a aimé depuis sa naissance jusqu’au moment où il a rendu son âme à Dieu. Et Dieu continuera de l’aimer, car Il lui a promis la vie éternelle, la vie qui ne s’éteint jamais. » Ces paroles ont résonné dans les cœurs meurtris comme une promesse de lumière au milieu de la nuit du chagrin.
La foi à l’épreuve du départ pour les missionnaires oblat de Marie Immaculée
S’appuyant sur l’Évangile des dix vierges vigilantes, Monseigneur a invité l’assemblée à méditer sur la vigilance chrétienne et la brièveté de la vie.« Le départ d’un jeune homme à la fleur de l’âge nous rappelle que le Maître peut venir à tout moment. Nous devons être prêts, les lampes allumées et le cœur en paix. » Dans ce message d’espérance, l’archevêque a comparé le Christ à la lumière véritable, celle qui éclaire les chemins obscurs de l’existence :« Nous avons besoin de la lumière du Christ pour éclairer les autres, pour nous-mêmes, pour distinguer le bien du mal lorsque nous perdons nos repères. » Les fidèles, silencieux, méditaient ces paroles, conscients que la foi ne supprime pas la douleur, mais la transfigure.
Un appel interrompu, une vocation accomplie
Le diacre Thaiwe Pacôme Nestor nourrissait depuis toujours un rêve ardent : célébrer un jour l’Eucharistie à l’autel du Seigneur. Un rêve que la mort est venue interrompre, mais que la foi accomplit autrement.« Il a tellement rêvé d’être à l’autel pour offrir le sacrifice », a rappelé Monseigneur. « Prions le Seigneur de compléter en lui ce qui n’a pu s’accomplir ici-bas. Qu’il rejoigne le Christ, le grand prêtre éternel, et qu’il célèbre désormais l’Eucharistie céleste. » Autour de l’autel, ses confrères oblats, prêtres diocésains, ses amis de promotion et les membres de sa communauté religieuse retenaient difficilement leurs larmes. Son absence laisse un vide, mais son souvenir reste une source d’inspiration pour ceux qui poursuivent la route de la mission.
L’ultime adieu au cimetière des missionnaires oblat de Marie Immaculée
Après la messe et les témoignages émouvants, le cortège funèbre a pris le chemin du cimetière des missionnaires oblats de Marie Immaculée, à la procure des missions de Garoua. Sous un ciel bleu voilé des larmes, les chants d’adieu se sont élevés, portés par la douleur et la foi. Là, dans le caveau réservé aux oblats de Marie Immaculée, le diacre Thaiwe Pacôme Nestor a été inhumé aux côtés de ses confrères qui l’ont précédé dans la félicité éternelle. Alors que la dernière pelletée de terre retombait sur le cercueil, un rayon de lumière a percé les nuages. Comme un signe discret du ciel, rappelant que la mort n’est pas la fin pour ceux qui ont mis leur confiance en Dieu.
Un témoin de la lumière
La disparition du diacre Nestor laisse derrière elle un parfum de sainteté et de fidélité. Il était aimé pour sa simplicité, son sourire, son humour, son dévouement et sa foi rayonnante. Sa vie influencée par la vie de Baba Simon bien que brève, fut une offrande totale à Dieu et à l’Église.« Dieu lui a promis la vie éternelle, la vie qui ne s’éteint jamais », a conclu Monseigneur, la voix grave empreinte d’émotion. Dans les cœurs des fidèles, des amis et des missionnaires oblats de Marie Immaculée, Thaiwe Pacôme Nestor ne s’éteindra jamais vraiment. Il demeure un témoin de l’amour de Dieu, un jeune serviteur de la lumière, dont la foi continue d’éclairer ceux qu’il a laissés sur le chemin.
Père Gilbert VANDI, Omi

