Clôture de l’année jubilaire de la province ecclésiastique de Garoua : l’espérance au cœur de l’avenir de l’Église

La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Founangue à Maroua a vibré ce matin au rythme de la foi et de la communion. La province ecclésiastique de Garoua y a célébré la clôture solennelle de son année jubilaire, un moment spirituel fort placé sous le thème : « Accueillir les fruits du jubilé ».

Un grand rendez-vous de foi et d’unité

L’événement a rassemblé les quatre évêques de la province ecclésiastique de Garoua, Maroua-Mokolo, Yagoua et Ngaoundéré…entourés de nombreux prêtres, religieux, religieuses, séminaristes et fidèles venus de tous les diocèses. La foule, estimée à plusieurs milliers de participants, témoignait de la vitalité de l’Église du Nord-Cameroun.
La cérémonie a débuté par une conférence inaugurale animée par l’abbé Célestin Eto’o, du diocèse de Ngaoundéré et formateur au grand séminaire Saint-Augustin de Maroua. Dans une intervention dense et inspirante, le conférencier a invité les fidèles à relire les grâces reçues au cours de cette année jubilaire, à la lumière des défis de l’Église universelle et du monde actuel.

L’année jubilaire: Les fruits spirituels pour l’avenir

L’abbé Eto’o a identifié quatre grands fruits du jubilé à accueillir et à faire fructifier : La foi vécue comme relation d’amour. « Dieu ne se lasse jamais d’aimer », a-t-il rappelé, invitant les chrétiens à redécouvrir la joie de l’Évangile à travers la prière, la pénitence et les sacrements. La communion dans la diversité. Le passage symbolique de la porte sainte a été présenté comme un signe fort de la miséricorde de Dieu et de l’unité du peuple de Dieu au-delà des différences. L’espérance en acte. Faire confiance à l’Esprit Saint et bâtir des communautés capables de devenir de véritables « sanctuaires d’espérance » dans un monde marqué par la fatigue et les blessures.
Le dialogue entre foi et raison. L’Église, selon lui, doit continuer à parler un langage accessible, dialoguer avec le monde sans renoncer à sa mission, et adopter un style pastoral nouveau, attentif aux signes du temps.

Une Église proche du peuple

Dans un ton résolument tourné vers l’avenir, le conférencier a insisté sur la conversion pastorale à laquelle appelle le jubilé : une Église « qui sort », proche des réalités humaines, et qui vit la miséricorde comme un service concret.
« Vivre la miséricorde, c’est accueillir plus qu’exclure. C’est témoigner d’un amour qui ne se lasse jamais », a-t-il souligné, sous les applaudissements nourris de l’assemblée.

L’espérance comme boussole

Pour l’abbé Eto’o, l’après-jubilé doit être un temps d’engagement renouvelé. Un programme pastoral de continuité est d’ailleurs prévu pour accompagner les communautés dans cette dynamique. Les fidèles sont invités à bâtir une “Église du oui”, une Église de proximité et de service, où chacun apprend à espérer avec et pour le monde. « L’amour de Dieu engendre l’espérance, et dans un monde en quête de sens, cet amour aura toujours le dernier mot », a conclu le prédicateur, dans une atmosphère empreinte d’émotion et de recueillement.

Un souffle nouveau pour la province de Garoua

La clôture de cette année jubilaire marque ainsi une étape charnière pour l’Église du Nord-Cameroun. Plus qu’une célébration, elle ouvre une nouvelle page, celle d’une foi incarnée, d’une espérance vivante et d’une charité en action.

Père Gilbert VANDI,Omi