« Nous ne sommes pas venus au sacerdoce seuls mais ensemble par promotion d’ordination ou par groupe pour la gloire de Dieu . » Ce n’est pas une phrase souvent entendue au groupe vocationnel ou au séminaire mais c’est une vérité gravée dans le cœur, dans la chair de ceux qui, après des années de formation au scolasticat, se tiennent là, ensemble, au seuil de leur ordination diaconale ou sacerdotale. Ce jour-là, les visages familiers, des amies et connaissances reparaissent, les regards complices se croisent, et les cœurs battent à l’unisson pour le don de la vocation au sacerdoce ministériel. Ils se retrouvent en promotion ou par groupe à l’heure sacrée de l’ordination diaconale ou sacerdotale. Pour chacun d’eux, c’est entendre Dieu redire à chacun des ordinants : “Je vous ai appelés ensemble, et je vous envoie ensemble pour annoncer la Bonne Nouvelle au monde entier “
Il faut noter que dans un monde où l’individualisme gagne du terrain, le diacre ou le prêtre ne naît pas dans la solitude. Il est le fruit d’un long cheminement partagé des joies et des peines, nourri de la fraternité, des épreuves traversées côte à côte, de joies vécues individuel ou à l’unisson. Ces frères de promotion sont plus que des compagnons du scolasticat : ils sont devenus des frères de vocation, des soutiens invisibles et communautaires, des témoins de l’appel reçu par chacun et de la fidélité vécue jour après jour avec les difficultés et des joies.
L’ordination, dans sa beauté sacramentelle, est un sommet spirituel. Mais lorsqu’elle est vécue en lien étroit avec sa promotion ou son groupe, elle devient aussi une fête de la communion : La communion entre les cœurs, communion dans la mission, communion dans l’Église, communion La communauté. Ensemble, nous avons été façonnés. Ensemble, nous serons envoyés. Ces retrouvailles, souvent empreintes d’une émotion discrète mais intense, nous rappellent que Dieu agit dans le temps, à travers les autres, et qu’il se plaît à tisser des liens solides entre ceux qu’il appelle. Le chemin n’a pas été sans embûches. Mais chaque regard en dit long sur la persévérance, sur l’accompagnement mutuel, sur la joie d’avoir tenu bon.
Et quelle joie immense ! Une joie paisible et profonde. Une joie qui ne vient pas seulement de ce qui est vécu aujourd’hui, mais de tout ce qui a été traversé hier individuellement ou ensemble. Elle est un témoignage silencieux, périlleux, mais puissant, adressé à tous : oui, il est possible de donner sa vie pour le Christ, et de le faire dans la joie en vue du royaume !
Alors, à ceux qui regardent ces jeunes hommes vigoureux s’avancer pour être ordonnés, qu’ils soient laïcs, prêtres, consacrés ou en quête de leur propre vocation, ce jour dit quelque chose de grand : le Seigneur continue d’appeler, et il n’appelle jamais seul . Il appelle dans l’Église, pour l’Église, avec des frères, pour les frères et sœurs. Et cela, c’est déjà un avant-goût du Royaume car ils sont là lumière du monde !
Père Gilbert VANDI, Omi
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