Quand la foi devient énergie pour un prêtre missionnaires oblats de Marie Immaculée et ingénieurs en énergie renouvelable : quatre jours pour éveiller les consciences écologiques au Cameroun

Sous l’impulsion du père Thadée Djonlaï, missionnaire oblat de Marie Immaculée et ingénieur en énergies renouvelables, une formation de quatre jours à Garoua a réuni des participants décidés à repenser leur rapport à la nature. Entre apprentissage technique, réflexion spirituelle et actions concrètes, cette initiative incarne une écologie intégrale en marche au cœur du Cameroun et de l’Afrique.

Une pédagogie ancrée dans l’écoute et le partage

Dès la première journée, le ton de la formation était donné : pas de leçons magistrales, mais un dialogue ouvert. Le père Thadée Djonlaï et son équipe ont d’abord pris le temps d’expliquer l’objectif de leur présence qui est de former, sensibiliser, responsabiliser tout en sondant les connaissances et les attentes des participants sur le thème des énergies renouvelables.
Cette approche participative a permis d’impliquer chacun, de valoriser les savoirs locaux et de créer un climat d’échange propice à l’apprentissage.

Explorer les sources d’énergie du futur

La deuxième journée a été consacrée à une immersion dans le monde des énergies renouvelables. À travers des exposés clairs et des discussions interactives, les participants ont découvert les potentialités du solaire, de l’éolien, de l’hydraulique et de la biomasse. Dans une région souvent confrontée aux coupures d’électricité et à la dépendance énergétique, ces sessions ont pris une dimension concrète : comprendre que la transition écologique n’est pas un concept lointain, mais une nécessité immédiate. « Parler d’énergie propre, c’est parler d’avenir, de dignité et de justice sociale », a rappelé le père Thadée Djonlaï, Omi.

Transformer les déchets en ressources

Le troisième jour, la formation a pris un tournant pratique et passionnant avec la découverte de la biomasse qui est une ressource énergétique issue des déchets organiques. Les participants ont exploré différentes techniques de valorisation des déchets: le compostage, la production de charbon écologique et la création de biogaz. Ces solutions, à la fois simples et innovantes, permettent non seulement de réduire la pollution mais aussi de créer des sources d’énergie locales et durables. Au-delà de la technique, le père Djonlaï et son équipe ont insistés sur la dimension éthique de ces pratiques : « Chaque déchet transformé, c’est un pas vers un monde plus responsable. »

Planter l’espérance

Le quatrième et dernier jour a été placé sous le signe de l’engagement. Après avoir recueilli les impressions et les retours des stagiaires, la formation s’est clôturée par un geste symbolique fort : la plantation d’arbres fruitiers et indigènes. Ce moment de communion avec la nature a rappelé que la lutte contre le changement climatique commence par des gestes simples et concrets. La journée s’est poursuivie par un atelier pratique dans nos communautés, où les participants ont mis la main à la pâte ou plutôt à la terre en réalisant un compost en fosse, preuve tangible que la théorie peut se transformer en action écologique durable.

Une foi qui éclaire la planète

Au-delà des chiffres et des techniques, cette formation reflète la vision du père Thadée Djonlaï: celle d’une foi incarnée, tournée vers le soin de la création. En conjuguant science, spiritualité et engagement communautaire, il démontre que la mission d’un prêtre peut aussi passer par un panneau solaire ou un tas de compost. Dans un monde où la crise écologique s’impose comme un défi universel, cette initiative venue du nord du Cameroun envoie un message fort : la conversion écologique commence par l’éducation, la foi et la volonté d’agir ensemble.

Père Gilbert VANDI, Omi