Quand Yves-Plumey devient le lieu de la mission : Les scolastiques au cœur de leur propre communauté

Alors que certains prennent la route pour vivre leur stage dans des paroisses ou missions reculer ou dans d’autres villes, d’autres ont été choisis pour : rester sur place, à la maison au scolasticat. À la Maison Yves-Plumey de Nkolbisson, à Yaoundé, entre l’espace calme, le silence des murs et la fraîcheur de la verdure, un groupe de scolastiques vit cette immersion particulière, où le quotidien devient terrain d’apprentissage, de mission, et de la vie communautaire, véritable école de mission.

Un stage à Yves-Plumey le « chez soi », mais pas sans défis

À première vue, rester dans la maison de formation pour le stage peut sembler plus confortable et sécurisant. Mais les scolastiques eux-mêmes en témoignent : ce choix implique un regard renouvelé sur ce qui semblait familier. Il ne s’agit plus de seulement habiter la maison, mais de s’y engager pleinement, comme si c’était un champ missionnaire. « On découvre que le plus grand terrain de mission peut être juste à côté de soi. Il faut apprendre à servir sans routine, à aimer sans condition, même dans ce qu’on croit déjà connaître », partage Frère WANSO SOULNA Isaac, visiblement transformé par l’expérience qui se dégage sur son visage.

La vie communautaire: Un laboratoire du don de soi

Le stage sur place met fortement l’accent sur la vie communautaire de tous les membres. Les scolastiques sont responsables de la gestion quotidienne de la maison : la cuisine, le nettoyage, la peinture , la rénovation et l’entretien des espaces communs, animation de la liturgie, accueil des visiteurs… Autant de services concrets qui les préparent à la réalité du ministère missionnaire.« Nous apprenons à nous rendre disponibles, à être attentifs et créatif aux besoins de la communauté. Ce sont des choses simples, mais elles demandent de la générosité et de la persévérance », souligne Frère Djoret César.

Le stage: Une formation intégrale

Le programme du stage diffère du programme académique du scolasticat qui intègre des temps de prière personnelle, de liturgie communautaire, de lectures spirituelles, mais aussi des sorties pour rendre visite en groupe ou individuel. Il faut noter que les scolastiques participent à la vie de la communauté comme des frères adultes, responsables et engagés par la prise en main du chez-soi. Ils animent également des rencontres avec des jeunes du quartier, collaborent à l’accueil des groupes ou des confrères de passage

A Yves-Plumey grandir dans l’ordinaire de la vie religieuse

Ce stage « à la maison » est une école de l’ordinaire : il enseigne à sanctifier le quotidien, à vivre l’Évangile dans les petits gestes, et à construire la fraternité là où l’on est, avec ce que l’on a. « Ce n’est pas l’ailleurs qui fait le missionnaire. C’est l’amour avec lequel on vit ici et maintenant », résume Frère Jean-Marie Diouf.

Le stage est un temps de maturation

À l’issue de ce stage, les scolastiques auront un regard neuf sur leur vocation. Le fait d’avoir servi au cœur de leur propre communauté leur a permis de mieux se connaître, d’affiner leur sens des responsabilités et de renforcer leur engagement « Ce temps m’a montré que la mission commence par la fidélité dans les petites choses. Et que le scolasticat n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais déjà un véritable champ de mission », conclut Frère WANSO SOULNA Isaac. À la Maison Yves-Plumey de Yaoundé, la mission ne commence pas demain, ailleurs, ou après l’ordination. Elle commence aujourd’hui, ici, au cœur de la communauté dans le quotidien de ce lieu sacré et accueillant.

Père Gilbert VANDI, Omi