Obéissance et mission : la liberté à la manière des missionnaires Oblats de Marie Immaculée

À contre-courant des logiques de pouvoir et d’individualisme que présente le monde, les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée continuent d’embrasser un vœu souvent mal compris et mal accueilli: l’obéissance à la manière du Christ. Loin d’être soumission, domination ou effacement, elle devient, dans leur quotidien de l’oblat, une voie radicale vers la liberté intérieure.

L’obéissance, au cœur de l’identité du missionnaire oblat de Marie Immaculée

Dans un monde où l’autonomie et la domination sont érigées en valeur suprême, parler d’obéissance peut paraître désuet, impossible voire provocateur. Et pourtant, pour les Oblats de Marie Immaculée, ce vœu n’est pas une contrainte, mais un choix libre et lucide à la manière du Christ obéissant.”L’obéissance oblate n’est pas une discipline militaire, mais une attitude de foi, d’écoute et de confiance”, explique le Père Ferdinand owono, Omi,supérieur provincial. “C’est une manière de dire : ‘me voici’, pour aller là où l’Esprit appelle, même à travers la voix du supérieur.”

Une liberté paradoxale mais féconde

C’est ce paradoxe pour le monde que vivent les scolastiques des missionnaires oblats de Marie Immaculée: en renonçant à décider seuls de leur mission, ils découvrent une liberté intérieure plus grande qui est celle de se rendre pleinement disponibles, sans condition ni calcul. Le frère Eugène, jeune oblat en formation, en témoigne : “Quand j’ai été envoyé dans une paroisse reculée dans la Zone anglophone où je ne voulais pas aller, j’ai d’abord résisté. Mais en acceptant, j’ai découvert une joie et une fécondité inattendues. L’obéissance m’a ouvert un horizon que je ne soupçonnais pas et je ne m’attendais pas.”

L’obéissance, un chemin de discernement communautaire

Chez les missionnaires Oblats de Marie Immaculée, l’obéissance ne se vit pas de manière autoritaire, mais comme un processus de discernement communautaire et du supérieur. La mission n’est pas imposée, elle se découvre ensemble, dans la prière, le dialogue et l’écoute de l’Esprit.”Le supérieur ne commande pas comme les autorités du monde, il oriente, il accompagne”, précise le frère Mirabeau, vicaire provincial. “Et le religieux obéit non par contrainte, mais par amour de l’Évangile à la suite de saint Eugène de Mazenod.”

Une réponse prophétique dans un monde fragmenté et des courants de pensée

Dans un monde marqué par l’individualisme, la domination, la mobilité choisie, et la tentation du repli et de la recherche de la sécurité, le vœu d’obéissance devient un signe prophétique. Il rappelle que la liberté véritable ne se trouve pas dans l’indépendance, mais dans le don de soi total.”Ce n’est pas facile, surtout pour les jeunes générations”, le père Vincent . “Mais ceux qui osent ce chemin découvrent une joie profonde, une paix qui dépasse les logiques du monde.”

L’obéissance : une disponibilité totale pour la mission

C’est peut-être là le cœur de l’identité du missionnaire oblat de Marie Immaculée: être entièrement disponible pour la mission, là où l’Église envoie. L’obéissance, loin d’être un renoncement stérile, devient un instrument de créativité et de fidélité à l’appel du Seigneur. Comme le disait saint Eugène de Mazenod : “L’Oblat est un homme disponible, prêt à aller partout, même là où personne ne veut aller.” À l’heure des choix de confort et de carrières, l’obéissance oblate reste un chemin exigeant et qui demande beaucoup de sacrifice… mais libérateur.

Père Gilbert VANDI, Omi