Dans un monde où l’éducation tend à se déconnecter du spirituel, la Maison Yves-Plumey, le scolasticat international des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à Yaoundé, marque sa rentrée académique par une messe solennelle. Une célébration à la fois sobre, simple et profonde, présidée par le supérieur provincial, le Père Ferdinand owono Ndi,Omi, qui rappelle que pour ces jeunes en formation, étudier, c’est déjà répondre à un appel.
Une année académique, communautaire et formative confiée au Seigneur
Un silence habité plane sur la chapelle de la Maison Yves-Plumey, ce dimanche matin. Les bancs sont pleins, les visages tournés vers l’autel. La lumière douce du jour caresse les murs sobres de cette maison de formation pas comme les autres. Ici, les rentrées académiques ne commencent pas par des discours, mais par la prière. La Maison Yves-Plumey, du nom de l’archevêque émérite de Garoua, un oblat assassiné à Ngaoundere, est le scolasticat international des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Située dans le quartier Nkolbisson à Yaoundé, elle accueille chaque année des jeunes religieux venus du Cameroun, Nigeria, Tchad, Madagascar, Sénégal, Guinée Bissau, Congo, Kenya… et même d’au-delà, unis par une vocation commune : celle de devenir Prêtres ou Frères, enracinés dans la spiritualité et le charisme oblate.
Une messe pour confier l’année à Dieu
Ce 28 septembre, la communauté du scolasticat s’est réunie autour du provincial venu présider la messe solennelle de rentrée académique. Dans une ambiance priante, sobre, simple et fraternelle, la liturgie a été vécue comme un acte d’offrande et d’engagement. Les chants liturgiques, portés par les scolastiques, ont donné le ton : celui de l’universalité de l’Église, mais aussi du charisme. Dans son homélie, le Père Provincial a exhorté les scolastiques à faire de cette année un temps de croissance intégrale : « Il ne s’agit pas seulement de remplir vos têtes, mais d’ouvrir vos cœurs à la mission du Christ. Que votre intelligence soit éclairée par la foi, et votre foi nourrie par l’intelligence. »
Une formation à la croisée de la foi et du savoir à Yves-Plumey
Le scolasticat est plus qu’une école : c’est une communauté de vie, d’étude, de prière et de service. Les jeunes y suivent un programme philosophique et théologique rigoureuse, en partenariat avec l’Institut de philosophie Saint Joseph Mukasa et l’Université Catholique d’Afrique Centrale. Mais ce qui fait la spécificité de la formation, c’est son enracinement dans le charisme oblat : proximité des pauvres, mission aux périphéries, et esprit de famille. « Ici, nous apprenons à être missionnaires dans tout ce que nous faisons, même dans nos études », confie Raymond, un scolastique originaire du Tchad. « La Maison Yves-Plumey est un vrai foyer spirituel. » En plus des cours, les scolastiques sont engagés dans diverses activités pastorales : catéchèse, visites aux malades, accompagnement des jeunes à la jeune Oblate… Une manière concrète d’« incarner la philosophie et la théologie » dans la vie quotidienne.
Une année placée sous le signe de la mission à Yves-Plumey
La messe s’est conclue par une bénédiction solennelle, photo de famille, de promotion et un chant d’envoi, comme un souffle sur les épaules de ces jeunes en formation. Chaque visage reflétait à la fois la gravité de la tâche et la joie de l’appel. « Nous formons ici des hommes de foi, de réflexion et d’action. Cette messe est le premier pas d’un long chemin d’engagement », a souligné le Père Edmond Faye, Omi, formateur originaire du Sénégal. Dans un monde en quête de repères, la Maison Yves-Plumey rappelle que la formation sacerdotale n’est pas un privilège, mais un service ; pas une élévation sociale, mais un appel au don de soi.
A Yves-Plumey: foi, intelligence, mission
En lançant l’année académique par cette messe solennelle, la Maison Yves-Plumey remet les choses à leur juste place : Dieu d’abord, la mission ensuite, et le savoir comme chemin de sainteté. Une vision exigeante, mais lumineuse, pour ces futurs frères et prêtres.




Père Gilbert VANDI, Omi