ALLOCUTION DU PÈRE HENRI RICHARD, OMI À L’OCCASION DE SON JUBILÉ DE DIAMANT

Tada, le 08 juin 2025

ALLOCUTION DU PÈRE HENRI RICHARD, OMI À L’OCCASION DE SON JUBILÉ DE DIAMANT (60 ANS DE VIE SACERDOTALE ET MISSIONNAIRE)

Mgr Bruno ATEBA, Évêque du diocèse de Maroua-Mokolo,
Rév. P. Ferdinand OWONO NDIH, Provincial des Oblats de Marie Immaculée,

Monsieur le Préfet,
Autorités administratives,
Chers invités, chers frères et Sœurs,

J’ai donc la chance et la joie de célébrer mon jubilé, mes 60 ans de sacerdoce. J’ai été ordonné prêtre dans mon église paroissiale en France, le lundi de Pâques 1965. Un mois après, je recevais du Supérieur Général des Oblats de Marie immaculée, ma feuille de mission pour la Province du Cameroun.

J’ai été accueilli à Mokolo par le P. Louis BLAIRE, fondateur de la Paroisse de Mboua. C’était une communauté jeune et bien vivante. Elle était détachée de celle de Tada depuis 9 ans.

Avec les enfants, j’ai découvert tout ce qu’un enfant devait découvrir : le nom des oiseaux, comment attraper les sauterelles, les contes pour animer les veillées, etc., et bien sûr, la langue maternelle.

Avec les adultes, les anciens, j’ai découvert ce qui fait la vie ordinaire : les travaux des champs et la construction des sarés, l’artisanat du fer. J’ai appris peu à peu les traditions, les coutumes, l’histoire, comment faire avec Dieu, les esprits, les ancêtres.

Avec grands et petits, nous avons vécu tellement d’événements heureux et malheureux : les fêtes coutumières, des épidémies, des deuils.

Grandir et vivre dans un village, dans un quartier, chacun de nous en fait l’expérience. Ce n’est pas une chose banale, sans valeur, à négliger. Pourquoi ? Parce que nous savons que le Christ Jésus a voulu faire ainsi pendant 30 ans.

Faire la volonté de son père dans la prière, dans chaque activité, dans chaque rencontre, voilà ce qui était important pour Jésus, et qui doit l’être maintenant pour nous.

Prenons conscience de la valeur de chacune des journées que nous pourrons ainsi offrir à Dieu.

J’ai été envoyé dans l’immense diocèse de Garoua où Mgr Yves Plumey avait commencé l’annonce de la Bonne Nouvelle depuis 19 ans. J’ai donc pu connaître presque tous les premiers Pères et Frères. J’ai pu profiter de leurs conseils et de leurs exemples.

En 1968, le diocèse de Garoua a été divisé en trois. J’ai eu à coopérer à la construction du nouveau diocèse de Maroua-Mokolo avec Mgr Jacques de BERNON. Il y avait tout, ou presque tout, à mettre en place. Mais quel entrain au travail, pour se réunir, réfléchir à notre mission, proposer…

Les Oblats n’étaient pas les seuls ouvriers… Il y avait les premiers prêtres Fidei Donum envoyés par d’autres diocèses, dont Baba Simon venu de Douala. Et aussi les Petits Frères de l’Évangile à Mayo Ouldémé. Puis d’autres Congrégations sont arrivées : celles du Saint-Esprit, du Cœur Immaculée de Marie, des Frères du Sacré-Cœur.

Après l’arrivée dès le début des Sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux, des Filles du Saint-Esprit, des Sœurs Servantes de Marie Immaculée, d’autres Congrégations féminines sont aussi venues nombreuses.

Des Laïcs missionnaires étrangers arrivaient dans presque toutes les paroisses ; ils apportaient avec leurs compétences un vent de jeunesse. Tout ce monde si divers donnait au diocèse une figure internationale.

Je ne peux pas raconter toutes les belles choses que j’ai vues dans notre Province oblate ou dans notre diocèse. Je m’arrête donc à Mokolo. La paroisse de Tada où nous sommes a vécu de grands événements.

Le premier est peut-être celui dû aux lépreux. Ils étaient regroupés dans l’actuel village de l’amitié. L’administration en avait confié les soins aux Pères Oblats – aidés par les Sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux. Ce sont les lépreux qui ont fait connaître dans toute la région la Mission des Bazongway, c’est-à-dire des « barbus ».

En 1975, le village des lépreux est déplacé à Zileng. Le village de l’amitié lui succède, devenant un Centre de Formation très important. Le Frère Gilbert ALLARD, qui vient de nous quitter, s’occupait de la formation des catéchistes, le Frère Lucien se donnait pour la formation agricole.

En 1976 et 1988, deux importantes réunions ont eu lieu sous les grands manguiers du jardin de la paroisse. Deux synodes, l’un sur la Communauté, l’autre sur la Famille.

En 1982, les mêmes manguiers accueillent et ombragent l’ordination du premier prêtre diocésain, l’Abbé Victor MELI, et l’ordination diaconale de l’Abbé Michel NGOUANÉ.

En 1989, c’est la cours de l’école qui voit la première ordination sacerdotale d’un natif de notre diocèse, celle du P. Marc PITCHEBAÏ, omi, un fils de notre paroisse.

En 1995, le Centre de Formation longue des foyers des catéchistes commence avec le P. Yves TABART, omi, Vicaire Général. C’est le Centre Emmaüs.

Enfin, en l’an 2000, le Prénoviciat des Oblats est implanté tout à côté. Il fait connaître au loin nos montagnes et la gentillesse de ses habitants.  Il y a encore beaucoup de belles choses et des personnes merveilleuses rencontrées sur ma route.

En ce jour de Jubilé, je ne peux que louer le Seigneur de tout mon cœur, le remercier et vous remercier. Je prie Dieu de vous bénir, vous et les vôtres. Merci.

Henri RICHARD, omi

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