À leur retour à Yves-Plumey, les scolastiques partagent en équipe de vie les expériences vécues durant les vacances en famille biologique ou d’accueil et les stages pastoraux. Entre découvertes missionnaires, défis personnels, communautaires et l’enracinement spirituel, ce temps de relecture fraternelle permet de mettre en lumière la richesse des parcours des vacances.
Le partage fraternel d’expérience vécu
Le silence sérieux des scolastiques contraste avec l’effervescence intérieure de ceux qui reprennent leur place après plusieurs semaines loin de la communauté et de la réalité du scolasticat. Pourtant, loin d’être un simple retour à la routine comme une formalité, ce retour commence par un moment fort : le partage en groupe des expériences. Ils sont réunis par équipes de vie et ils ont pris le temps de relire leurs vacances, qu’elles aient été vécues en paroisse, en mission, en famille ou en repos. Chacun a pu poser des mots sur ce qu’il a traversé, vécu, expérimenté, découvert ou appris, dans un climat d’écoute collectif et de confiance.« Mon stage en paroisse m’a confronté à la réalité de la mission : l’imprévu, la fatigue, l’ abnégation mais aussi la joie simple de servir pour la gloire de Dieu», témoigne le frère Mendes ayant passé un mois dans la communauté de Meiganga. D’autres évoquent le retour dans leur famille, parfois marqué par les contrastes entre le rythme du scolasticat et la vie quotidienne, ou encore leur engagement dans des activités des vacances auprès des jeunes de leur paroisse d’origine.
Le partage pour grandir
Ce temps de partage structuré, inscrit dans les normes de la formation, ne vise pas seulement à échanger des récits ou des rêves : il permet à chacun de discerner ce que Dieu a travaillé en lui au fil des semaines. Il faut noter que l’exercice favorise une parole vraie, un regard intérieur, et un engagement renouvelé. « Ce moment m’a permis de mieux comprendre ce que j’ai vécu et de rendre grâce. J’ai aussi découvert à travers les récits des autres frères que la mission prend des visages très divers », confie le frère Joseph Diouf. Les échanges, souvent profonds et divers, ont révélé des prises de conscience, des appels nouveaux, mais aussi des défis personnels, communautaire, comme la gestion du temps, la prière dans des réalités pastorales complexes.
Dans le partage c’est une fraternité consolidée
Ce partage d’expériences n’est pas qu’une routine ou une tradition du scolasticat : il est un puissant vecteur de communion à soi et à l’autre. Les récits, empreints de sincérité, permettent de tisser des liens plus profonds entre les scolasticatiques, de découvrir l’autre dans sa vulnérabilité, sa croissance, et sa manière unique de vivre la mission de la congrégation. À l’issue de ces temps en équipe, un sentiment commun émerge : la mission ne s’apprend pas dans les livres, mais dans la vie, la rencontre de l’autre et le don total de soi. Alors que l’année de formation s’ouvre bientôt, les scolasticatiques avancent avec un bagage de plus : celui de l’expérience vécue, relue et partagée.



Père Gilbert VANDI, Omi