Dans un monde en pleine mutation, les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée ont choisi de faire halte à Bangalore, en Inde, pour leur inter-chapitre pour penser l’avenir et la mission de la congrégation dans le monde et dans l’église d’aujourd’hui. Réunis en ce 18 août 2025, les délégués venus des cinq continents où existe la congrégation sont engagé dans un dialogue fraternel et stratégique pour relire leur mission, revisiter leurs structures et redonner un souffle nouveau à leur engagement auprès des pauvres aux multiples visages. Une halte spirituelle, communautaire et missionnaires aux résonances planétaires.
L’inter-chapitre : Un moment charnière dans la vie et la mission de la Congrégation
Tous les six ans, les Oblats de Marie Immaculée tiennent un Chapitre général, leur plus haute instance décisionnelle de la congrégation des missionnaires oblats de Marie Immaculée. Alors, à mi-parcours, un inter‑chapitre permet d’évaluer la mise en œuvre des orientations, de relire les défis rencontrés, et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la réalisation concrète de la mission de la congrégation dans le monde et dans l’Eglise. C’est cette étape cruciale qui va réuni, à partir du 18 août 2025, plus de 30 Oblats, membres du gouvernement général, provinciaux des différentes provinces oblates dans le monde, délégués régionaux et des représentants des différentes structures de la congrégation à travers le monde oblat dans la capitale spirituelle du sud de l’Inde. « Ce temps de rencontre n’est pas un simple bilan administratif, c’est un exercice de discernement communautaire, dans la lumière de l’Esprit », souligne le Père Louis Ignatio, Supérieur général de la congrégation des missionnaires oblats de Marie Immaculée. Le choix de l’Inde, pays de contrastes, des défis et de coexistence religieuse, donne une résonance particulière à cette rencontre capitale pour la vie et l’avenir de la congrégation aujourd’hui.
La mission Oblate dans un monde en transition, une mission à réinterroger
Depuis le dernier Chapitre général de 2022, la Congrégation des missionnaires oblats de Marie Immaculée a lancé une réflexion globale sur sa structure et sa présence missionnaire dans un monde marqué par les crises climatiques, la pastorale des jeunes, les conflits sociaux, les fractures spirituelles et la prolifération des courants de pensée. L’Inde, avec ses diversités culturelles, structurelles et religieuses, s’est imposée comme un laboratoire vivant du témoignage pour les missionnaires oblats de Marie Immaculée. « Nous sommes appelés à être des pèlerins d’espérance en communion. Cela suppose une redéfinition de nos priorités : moins d’institutions, plus de proximité », confie le supérieur provincial d’Inde.
Des thématiques au cœur du discernement durant l’inter-chapitre
Au programme : révision des structures de gouvernement, réorganisation des unités missionnaires, engagement pour la justice sociale et la paix, et surtout, écoute des jeunes générations oblats et surtout l’adaptation du charisme des missionnaires oblats de Marie Immaculée aujourd’hui. Dans une session particulièrement marquante, plusieurs missionnaires,jeunes scholastiques indiens, des associés aux oblats et toute la famille mazenodienne ont partagé leur regard sur l’avenir : « Nous voulons une mission incarnée dans les périphéries, mais aussi présente dans les débats contemporains sur l’écologie, le numérique et la dignité humaine pour chacun et tous aujourd’hui. »
Le charisme oblats: Une spiritualité incarnée dans le quotidien
La vie communautaire, rythmée par la prière, l’eucharistie, les temps de silence et les rencontres fraternelles et communautaires et surtout le carrefour de l’Inter culturalité, vont donné à l’événement une saveur spirituelle profonde et un nouveau souffle missionnaire. Chaque journée sera introduite par une lectio divina, souvent animée par des Oblats locaux, dans la langue tamoule ou kannada. Des moments culturels comme à l’introduction danses tribales propres aux Indiens, repas communautaires, témoignages missionnaires vont permettre aux différents délégués de goûter à l’âme de l’Inde et de comprendre la force de l’inculturation du charisme oblat aujourd’hui.
Une mission renouvelée: le cap vers l’avenir
À la clôture, plusieurs résolutions fortes seront émergé par exemple: renforcer les structures de proximité, en réduisant la centralisation excessive, soutenir les vocations dans les régions dynamiques comme l’Inde, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est, encourager des formes de mission souples et prophétiques, notamment dans les zones marginalisées ou fragiles surtout où existe les pauvres vraiment, affirmer le rôle des laïcs associés, de plus en plus nombreux à partager la spiritualité et la mission de la grande famille mazenodienne. « Nous repartirons avec une responsabilité : celle d’inventer, ensemble, des chemins d’espérance» », a conclu le délégué des laïcs, les yeux brillants d’une conviction paisible.
Un inter‑chapitre à Bangalore pour les missionnaires oblats de Marie Immaculée : un symbole fort
Ce choix géographique n’est pas anodin. L’Inde, pays où les missionnaires Oblats de Marie Immaculée sont implantés depuis plus de 70 ans, incarne un espace de transformation importante pour les missionnaires. Dans les bidonvilles de Chennai, les écoles de Bangalore ou les zones tribales de Nagaland, les missionnaires Oblats de Marie Immaculée vivent une Église de la rencontre, de l’écoute et de vivre ensemble enracinée dans l’humilité. Il faut noter que ce chapitre intermédiaire va donner corps à une Église en sortie, selon l’expression chère au Pape François de regretter mémoire. Une Église qui écoute, qui marche pour et avec le peuple de Dieu, et qui se laisse renouveler par les cris des pauvres surtout des pauvres aux multiples visages et les appels de l’Esprit.
Missionnaires oblats de Marie Immaculée : marcher ensemble, encore
Au terme de ces deux semaines intenses de dialogue, de prière et de vision, les délégués vont se séparer avec une conviction partagée : l’avenir des Oblats ne se construit pas dans les murs et les structures de la congrégation seulement mais sur les routes du monde. Là où l’homme souffre, espère, et cherche la lumière de la présence de Dieu dans les cœurs et des vies. Bangalore 2025 n’aura pas seulement été un inter‑chapitre. Ça sera une halte sur un chemin de feu.
Père Gilbert VANDI, Omi